Joyce & Sohel - Malgré les années la douleur reste toujours aussi vive.

 Je connais Sohel mieux que n’importe qui, mieux que sa propre famille puisque nous sommes connectés lui et moi… C’est fou, je sais, mais je n’ai pas de secret pour lui et je sais qu’il n’en a pas pour moi. Alors en arrivant, j’ai dans un sens directement réalisé qu’il se tramait quelque chose. Mais ma bonne humeur et mon énergie débordante surpassent cette ambiance qui imprègne les murs de la maison tellement elle est présente. Je souris quand il me dit que je lui ai manqué également puisque je sais que c’est vrai, il n’est pas du genre à me mentir. Je le regarde fermer les fenêtres et j’avoue ne pas comprendre ce besoin d’air, mais je n’ai pas envie d’être la femme lourde qui l’empêche d’avoir son petit jardin bien à lui alors je me tais et je commence à déballer les sacs que je viens de poser sur le comptoir. Naturellement, je lui parle de cette folle dingue que j’ai croisée au supermarché !Autant dire que je me souviendrais de cette femme le reste de ma vie puisque cela m’a véritablement choquer << Non, mais tu te rends compte quand même le manque de savoir-vivre ! >> j’écarquille les yeux avant de les laisser rouler suite à ce que les gens me font ressentir “ de l’épuisement”. La sécurité est arrivée tu te doutes bien du coup ne s’était pas mal ambiancé ! Je passe derrière le comptoir sortant de la pâte feuilletée du sac et je le mets dans le frigo en lui demandant si tout va bien puisqu’il me semble ailleurs et bien trop loin. Il me confirme que tout va bien, mais je sens que quelque chose l’inquiète ? La chagrine ? Je lui propose malgré tout de faire venir manger à la maison son meilleur ami accompagné de sa famille après tout je n’ai jamais réellement eu le temps de faire sa connaissance et sa remarque sur Jessica me fait osé la tête << Oui, ont fait d’une pierre de coup. Tu penses qu’une paella maison leur plairait ? >> Alors que j’envisage le repas que je pourrais faire quand ils viendront à la maison, la voix de Sohel se fait entendre et je n’aime pas du tout sa demande et la fin de celle-ci. Je lève un sourcil en posant le paquet d’éponge sur le plan de travail << Euh oui, d’accord >> je marche vers le canapé ou je prends place et j’attends qu’il me rejoigne. Quand il arrive avec un dossier mon cœur s’emballe comme jamais et la panique qu’il me quitte m’enchaîne subitement, je le regarde avec un regard apeuré tandis que j’imagine déjà que dans le dossier se trouve les papiers qui certifient qu’il ne veut pas reconnaître le bébé. Pourquoi je pense cela ? Simplement parce que j’ai peur de le perdre, il est l’amour de ma vie et le perdre rimerait pour moi avec perdre mon souffle… Et que notre dispute passée aurait pu le décider… Il faut dire que je n’ai pas été un ange ce jour-là. Avant qu’il ne parle je passe ma langue sur mes lèvres en lui disant << Tu me fais peur Sohel qu’est-ce qui se passe ? Tu ne veux plus du bébé ? Tu me quittes ? >>, mais ma question ne semble pas le perturber puisqu’il commence à parler surement qu’il était trop élancé pour ne pas me parler et me répondre directement. L’entendre parler de recherche me fait froncer les sourcils et mon regard noirci quand il parle d’une femme, ma jalousie est bien souvent incontrôlable et pour le coup j’avoue que je ne comprends pas où il veut en venir, mais une idée me passe par là tête << Tu as déjà un enfant ? C’est ça ? La mère te cherchait ? Qu’est-ce qu’elle veut ? >> mon souffle s'accélère sous la panique qu’il me dise qu’il ne veut plus de l’enfant que je porte comme un autre est apparu dans sa vie et instinctivement comme pour protéger mon bébé, notre bébé je pose la main sur mon ventre laissant peut être à celui-ci l’opportunité de comprendre le fond de ma pensée. Il continue en me confirmant parfaitement qu’il a été choqué et qu’une fille le recherchait en affirmant être sa fille étrangement mon cœur se brise puisque j’ai toujours pensé que je serais la seule à avoir le privilège de porter ses enfants…. << Soh…>> le début de son prénom glisse sur mes lèvres avant que je me fige en entendant “Notre fille”, mon regard se perd dans le sien et mon cœur rate plusieurs battements à la suite. Figée par ses paroles, je ne bouge plus, je ne réponds plus, mais j’écoute ce qu’il me dit et j’entends son prénom… Après quelques secondes mes poumons me brûlent puisque j’ai arrêté de respirer sans même m’en rendre compte, mon regard vacille et mon palpitant frappe si fort qu’il me fait souffrir. D’un coup sans prévenir je retire ma main de la sienne d’un geste brutal << Non, arrête Sohel >> dis-je en me levant tout aussi brusquement et maladroitement. Le temps qui passe est court et pourtant pour moi j’ai l’impression d’être dans une spirale sans fin, une spirale qui m’aspire et me détruit lambeau par lambeau. Tout me passe en tête, le dossier de mon père, sa manière de sourire, mon mariage avec cet homme que je n’aimais pas… Tout passe à une vitesse déconcertante dans ma tête au point ou une migraine pointe le bout de son nez et j’en arrive à la même conclusion… Ma fille est morte et c’est de ma faute. Le regard vide de tout sens sur l’homme que j’aime, j'entrouvre mes lèvres pour enfin soulager mes poumons qui était en train de vivre un véritable supplice et j’ajoute << Notre fille est morte ! Morte ! Sa tombe n’est pas loin Sohel ! Tu entends ? Elle est morte ! >>. @Sohel McKirill

Joyce a toujours été à mes yeux une femme forte, une femme qui a toujours su se sortir de beaucoup mais je sais qu’avec ce que je vais lui avouer, cela risque d’être compliqué, je sais qu’elle va s’en vouloir, je sais qu’elle va refouler toute cette histoire mais il va falloir que je reste calme pour lui faire comprendre les choses. Il va falloir que j’arrive à trouver les mots… Enfin les bons mots pour qu’elle comprenne aussi qu’elle n’est pas responsable de ce que son père à fait. Je souris à sa remarque, des gens comme ça, il y en a à la pelle malheureusement et elle tombera sur quelqu’un comme ça à de multiples reprises. Je souris et je réponds à son invitation pour mon meilleur ami et sa famille “Oui je le pense” Je lui souris avant de lui dire que j’ai à lui parler. Je sais que j’aurai pu attendre un peu mais ce n’est pas moi, c’est maintenant que je dois lui répondre, maintenant qu’il faut qu’elle apprenne que notre fille est vivante. Je la regarde s’installer à mes côtés, je lui souris avant de froncer les yeux à ses questions faisant un signe non de la tête “Ne dis pas de bêtises”

Jamais je ne pourrais la quitter et cet enfant je le veux tellement, elle ne peut pas savoir à quel point je suis heureux qu’elle porte à nouveau mon enfant. Je la regarde poser sa question et je soupire avant de lui répondre une nouvelle fois. Je prends la parole et je commence à lui raconter, quand elle se lève, je baisse la tête glissant mes mains sur mon visage, je réfléchis avant de relever le regard vers elle. Je grimace et fais un signe non de la tête alors qu’elle redit que notre fille est morte. Je finis par me lever pour aller la rejoindre sans oublier de prendre une photo d’Abby. “Joyce… c’est ce qu’on t’a fait croire.” Je la regarde et viens la prendre dans mes bras l’espace d’un instant “Jamais je ne te mentirai sur ça Sweety… Jamais” Je dépose un baiser sur son front avant de me reculer, je me demande qui est cette petite fille qui est dans la tombe, je me dis que des parents doivent bien se poser la question, je ne sais pas…

“Calme toi s’il te plaît mais ce que je te dis est vrai, notre fille est vivante, elle te ressemble tellement et elle a ton caractère du moins d’après ce que j’ai vu aujourd’hui” Je lui tends la photo que j’ai pu avoir, je lui donne entre les mains face caché, je veux que ce soit elle qui la retourne pour découvrir Abby. “Ton père a tout fait pour te la retirer, pour nous la retirer et je peux te dire qu’il va devoir rendre des comptes mais pour le moment, il nous faut connaître notre fille, mais si tu veux, j’ai déjà des informations. Viens t’asseoir, s’il te plait !” Je lui tends la main attendant de voir si elle va venir s’installer pour discuter même si je sais que cela va être compliqué pour elle. “Mon amour, s’il te plait, regarde moi, tu me connais, tu crois que je te mentirai sur ce fait ? Tu crois que je voudrais nous faire du mal avec cette annonce ?” Mon regard la supplie de venir s’installer sur le canapé. Je ne voudrais pas qu’elle fasse un malaise à cause de tout ça.

J’ai toujours été une femme de caractère même quand j’étais jeune et ce caractère parfois merdique m’a permis de me relever après de nombreuses chutes… C’est mon caractère, ma personnalité qui a fait en sorte que je tienne le coup quand mon père m’a arraché ma fille sans que je ne puisse la prendre dans mes bras. J’aurais pu comme un bon nombre de gens lâcher prise et laisser la douleur prendre le dessus sur moi, mais je ne l’ai jamais fait pour des raisons que j’ignore en partie. Au départ, je pensais seulement à tenir le coup pour retrouver ma fille, cette idée m’a fait tenir des années entières jusqu'à offrir mon propre corps à cet homme répugnant qui était autrefois mon mari… Puis quand j’ai découvert que ma fille était décédée c’est l’idée de la rendre fière en continuant à vivre qui m’a donné la force de continuer et puis Sohel est à nouveau entrée dans ma vie et depuis, il fait partit des raisons pour laquelle je me bats contre ce mal qui me ronge depuis si longtemps et qui me rongera certainement éternellement même lors de mon repos éternel. Mais au côté de Sohel cette douleur c’est apaiser, je ne pourrais pas dire que j’ai accepté la situation et le fait est que ma fille ne soit plus parmi nous, mais la douleur est moins lancinante moins vive.

Assise sur le canapé, je le regarde en paniquant d’une certaine manière puisque je le bombarde de questions sans lui laisser de temps de me dire ce qu’il doit me dire, mais je sais parfaitement comme 99 pourcent des gens sur cette planète que la phrase “Il faut qu’on parle” n’apporte en tant normal rien de bon et comme toujours j’imagine les pires scénarios possibles…
Quand il me parle et qu’il m’explique que notre fille est en vie, cet apaisement présent dans ma poitrine se dissout subitement et la douleur envahit mon être tout entier. Je me lève en m’exclamant limite que notre fille est morte et enterrée alors qu’il se lève à son tour je le regarde mettant ma main devant moi comme pour lui dire de ne pas avancer, mais il avance quand même et il me prend dans ses bras même la chaleur de son corps contre le mien ne me fait aucun effet mes membres me semblent être paralysé dans un ouragan de douleur. La voix de Sohel résonne comme si mon esprit n’était plus présent, je l’entends me parler, mais j’ai la sensation d’être à des kilomètres de lui et pourtant, je sais qu’il est juste là contre moi. Je ne dis rien, tentant d’attraper ses mots pour les ancrer en moi, mais je n’y parviens pas.
Quand il me donne la photo, je baisse le regard, mais je ne la retourne pas, je n’en suis pas capable maintenant pas après tout ce que j’ai fait pour parvenir à tourner la page, si on peut dire cela ainsi. Je regarde sa main, mais je ne bouge toujours pas tandis que mon regard est à présent sur lui, je le dévisage sans m’en rendre compte, mais ce n’est pas contre lui… Je suis simplement perdu et prisonnière de ses souvenirs, cette douleur qui remonte à la surface. Doucement, je prends sa main sans rien dire et je prends place sur le canapé restant silencieux un petit moment avant de laisser glisser mon regard sur la photo que je tourne doucement et qui laisse alors apparaître le visage de celle qui prétend être ma fille. Directement, mon coeur s’emballe et siffle une mélodie que je ne connais pas, je le sais au fond de moi que cette demoiselle est le fruit de notre amour passé je le ressens en moi comme si soudainement mes instincts maternels se sont réveillés, mais je sais que je ne peux pas le supporter… Que toute cette histoire est bien trop pour moi et j’ignore, si je vais trouver la force d’affronter cette vérité qui s’offre à moi un jour.

Je déglutis doucement et je prends la main de Sohel déposant doucement la photo de la demoiselle dans sa main et je plante mon regard dans celui de l’homme que j’aime << Je suis désolé, je ne peux pas >> j’inspire douloureusement cet oxygène qui me brûle les poumons et j’ajoute << J’ai besoin d’être seule >> je retire ma main de la sienne lui laissant la photo et je me lève pour rejoindre les escaliers et monter dans notre chambre pour être seule.
Assise sur le bout du lit, je me regarde dans le miroir un petit moment réfléchissant à cette nouvelle révélation après plusieurs minutes peut-être 30, je me redresse et j’ouvre le dressing que Sohel a fait pour moi, j’attrape un sac de voyage que je pose sur le lit et je prends des vêtements dans mon dressing pour commencer à remplir le sac présent sur le lit.

Le regard sur la femme que j’aime et mon coeur est remplit de multitudes choses, je sais que ce qu’elle va apprendre ne va pas être simple pour elle, qu’elle risque d’avoir ce sentiment de désarroi mais pas que. Je ne peux dire que je sais comment elle va réagir mais le déni est une possibilité. Alors que l’on est assis sur le canapé, je lui explique tout, je lui montre la photo de notre fille qu’elle ne retourne pas. Je sais que cela est loin d’être une chose simple pour elle. J’essaie de rester simple dans mes mots mais je ne sais même pas si je suis capable d’y arriver, je ne sais pas si ce que je suis entrain de lui dire est correct. Je soupire alors que je continue mon monologue. Je la laisse faire, je lui laisse le champs libre de retourner ou non cette photo de notre fille, je l’observe silencieusement avant de baisser mon regard sur la photo qu’elle glisse dans ma main, je soupire et je finis par froncer le regard quand elle dit qu’elle ne peut pas, je ne comprends pas.

Mon regard est dans le sien, je cherche une explication mais rien ne vient à part qu’elle a besoin d’être seule. J’essaie de comprendre ce qu’il vient de se passer alors que je reste là comme un con seul la photo en main, je m’étais imaginé toute sorte de réaction mais ça ? non jamais. Je passe une main dans ma barbe restant là un moment afin de lui laisser du temps pour elle mais je ne sais pas, j’ai besoin de savoir si ça va alors au bout d’un moment, je ne sais combien de temps, je pose la photo sur la table basse puis je quitte la douceur du canapé pour aller rejoindre Joyce dans la chambre. Alors que j’arrive dans le chambranle de la porte, je remarque le sac sur le lit, mon coeur loupe un battement, mon regard est perdu, je suis perdu. Je me doutais bien qu’il serait difficile pour elle de me croire ou qu’elle s’en voudrait mais de là à prendre la fuite, jamais, je ne l’aurai cru.

“Tu fais quoi là ?” dis-je alors que je pénètre dans la chambre venant poser mon regard sur elle. Machinalement, je croise les bras sur ma poitrine, j’ai besoin d’une explication, j’ai besoin de tellement de choses comme être rassuré. J’avoue que sur le coup, j’ai peur qu’elle me quitte, qu’elle abandonne ce pour quoi on s’est battu durant des années, “T’es sérieuse Joyce ? tu pars ?” Je fais quelques pas dans la pièce venant me mettre entre elle et le sac. Mon regard reste toujours sur elle, à ce moment précis il y a tellement de chose qui me passe en tête que j’ai l’impression d’être un monstre d’imaginer qu’elle me quitte au lieu de se battre en ne se disant pas qu’elle est responsable de tout ça.

“Putin Sweety, je me doute que cela ne doit pas être facile pour toi mais crois moi quand je te dis que t’es en rien responsable de ce qui est arrivé, ta fille a besoin de toi, elle a besoin de nous. Elle a besoin de voir sa mère et de comprendre ce qu’il s’est passé même si je lui ai déjà dit.” A moins… d’un coup je me dis qu’à moins que la raison ou du moins l’une des raisons et le fait que c’est moi qui l’ai vu avant ? cette idée me fait mal, je n’ai juste cherché à avoir tous les éléments et voir si elle était belle et bien notre enfant, le fruit de notre amour.

Je ne suis pas du genre à vouloir être seule, non ce genre de chose ne me ressemble pas surtout pas quand la personne que je rejette est Sohel je pense que cela ne m’est jamais arrivé, mais ce qu’il vient de me dire je n’arrive pas à l’encaisser… Je ne suis pas en mesure de l’encaisser, c’est simplement trop.

J’ai passé des années à me remettre de la mort de ma fille, j’ai culpabilisé pendant des mois entiers aujourd’hui encore ce sentiment ne m’a pas totalement quitté… J’ai dû affronter le regard de l’homme que j’aime quand je lui ai avoué que notre enfant m’a été arraché de force et qu’elle a perdu la vie sans que je ne puisse rien faire. J’ai dû affronter le monde pour ne pas sombrer, mais ce qu’il vient de me dire… Je ne peux simplement pas, je ne veux pas y croire.

Je suis en haut depuis plusieurs minutes, j’ai pris le temps à la réflexion je pense que je me suis torturé l'esprit comme si je l’avais fait pendant 15 ans et finalement, c’est un élan de folie qui s'empare de moi puisque je viens de poser un sac de voyage sur le lit qui est le nôtre. Alors que je prends des vêtements la voix de l’amour de ma vie se fait entendre et sa question me semble légèrement stupide bien qu’en réalité elle est parfaitement légitime << Je pense que tu le vois bien >> dis-je alors déterminée à remplir mon sac.


Je m’approche du sac et il vient à se mettre entre le sac et moi, mon regard est égale à une tempête classée vigilance maximale, mais quand je l’entends me parler de partir j’avoue ne pas comprendre. Pense-t-il sérieusement que je suis en train de le quitter ? Malgré la compassion que je ressens et l’amour que j’ai pour lui, l’orage de colère qui gronde en moi ne me permet pas d’être aussi tendre que je le voudrais << Pousse-toi et ne dis pas bêtises tu veux ! >>

Mais de toute évidence, il n’a pas envie de bouger pour me laisser rejoindre le lit. Je tente de me contrôler, mais je suis actuellement une putain de bombe qui est sur le point d’exploser. Je tourne la tête pour ne pas le regarder non pas que je le fuis, mais je tente de me contenir de ne pas être monstrueuse comme je sais l’être quand je perds le contrôle quand la colère prend le dessus. Je l’écoute en observant au loin l’étendue d’eau qu’est le lac et je serre les dents quand il dit qu’elle a besoin de voir sa mère, je finis par tourner la tête et mon regard foudroyant se pose sur l’homme que j’aime et que j’aimerais pour l’éternité << Putain arrête, je t’en supplie tais toi >> j’inspire par la bouche profondément et je fais un pas en arrière avant de me décaler et de passer à côté de lui, je pose les deux trois vêtements que j’ai en main dans mon sac et je marche vers ma coiffeuse endroit ou je sais qu’il ne va jamais << je ne fuis pas, je ne pars pas, je sais que tu ne comprends pas et que tu ne comprendrais pas mon amour… >> j’ouvre le tiroir de ma coiffeuse et j’ajoute << je dois faire quelque chose que j’aurais dû faire, il y a longtemps… Je dois comprendre… pourquoi… >> Alors que ma bouche vient de laisser glisser le dernier mot de ma phrase je sors une arme qui n’est clairement pas légale puisque je n’ai pas de permis d’armes, mais l’existence de cette acquisition et de la présence de cette arme à la maison il n’en était pas informé, j’enfile le chargeur et je vérifie le cran de sécurité avant de la coincée à l’arrière de mon jeans << Il joue avec nos vies depuis bien trop longtemps, il ait le seul à me donner des réponses >> dis-je alors en prenant mon passeport sur le dessus de la commode. Il est probable que ce soit la colère, la rage, la haine, la peine et toutes les autres émotions qui me poussent à exploser de la sorte qui me pousse à vouloir aller mettre mon père devant le mur.

Alors que je rejoins Joyce dans la chambre, je reste surpris de voir qu’elle est entrain de faire sa valise, je ne comprends pas réellement ce qu’il se passe bien que j’arrive à comprendre qu’elle ne supporte pas ce qu’il vient d’arriver. Enfin, ce que je viens de lui annoncer. Quand je lui demande ce qu’elle fait, je fronce les yeux à sa réponse, je ne suis pas con pour voir qu’elle fait son sac mais je pensais au moins qu’elle allait me donner une autre explication mais non rien. Je soupire avant de me mettre entre elle et le sac prenant à nouveau la parole. Son regard en dit long quand elle se retourne vers moi, je soupire, je sais que cela ne présage rien de bon mais je ne vais pas bouger, je vais rester là et essayer de lui faire changer d’idées, cependant je suis loin de savoir le fond de sa pensée. “Me taire, tu me connais assez pour savoir que non”

Mon regard reste sur elle alors qu’elle fait un pas en arrière avant de me contourner pour poser quelques vêtements dans son sac, je me tourne doucement pour la regarder alors qu’elle reprend la parole “Alors explique moi bordel !” Je la suis du regard tout en l’écoutant puis je vois l’arme. Elle est sérieuse là “Qu’est-ce que tu fous avec cette arme à la maison, t’as eu ça où ?” Je suis en colère et triste en même temps. “Tu crois vraiment qu’en le menaçant, il va te dire la vérité ? Tu crois que pour une fois il va enfin te dire pourquoi il a fait tout ça ?” Personnellement j’en doute parce qu’au fond il a toujours été comme ça. Jamais il ne dira la vérité, il a un fond méchant.

"Donne-moi cette arme Joyce, il est hors de questions que tu t’en serves pour aller le voir.” Je sais qu’il va falloir avoir des explications, c'est inévitable mais pas comme ça, pas en le menaçant, il y a d’autres possibilités et jamais je ne la laisserai se mettre en danger à cause de lui. Je tends ma main vers elle, je n’ai pas envie de me mettre en colère pour qu’elle me le donne. “Je sais que tu veux des explications mais tu crois vraiment qu’avec une arme il va te répondre, il va t’enfoncer encore plus Joyce, il sera en droit de porter plainte contre toi avec les sanctions qui vont avec. Tu crois que ta fille veut faire connaissance avec sa mère derrière des barreaux ?”

Je laisse mon regard sur ma femme, je ne veux pas la perdre pour un connard. “S’il te plait mon amour, pas comme ça et si tu veux y aller alors je t’accompagne.” Je ne suis pas sûr d’être capable de rester de marbre face à lui mais au moins on sera à deux..

Il a raison, il n’est pas du genre à se taire et c’est un détail que j’aime chez lui en réalité je pense que j’aime tout chez lui, c’est d’ailleurs étrange d’aimer tout chez une personne non ? Quoi qu’il en soit sa réponse ne me choque pas, je sais qu’il n’est pas du genre à se taire et pourtant je viens à rajouter << Pour une fois essai >> je n’ai pas envie de me disputer avec lui et je n’ai pas envie de dire des choses que je suis en mesure de regretter ensuite. Je lui fais part également qu'il n'est n’est pas en mesure de comprendre ce que je ressens et le fait est qu’il me demande de lui expliquer n’aide en rien puisque je ne sais même pas comment lui décrire ce que je ressens. Je suis perdu entre la rage, la haine, le dégoût et une envie de pleurer et de me laisser tomber au sol… Je pense même que la colère me fait tenir sur mes jambes. Alors que je lui fais part de mes intentions face à la situation, je sors une arme de ma coiffeuse alors qu’il n’avait pas connaissance de son existence sa réaction est immédiate et je tourne la tête poser mon regard orageux sur sa personne << Je me protège Sohel ! Quand tu es de gardes et que tu n’es pas là de toute la nuit, j’ai besoin de savoir que je peux me défendre ! >> il faut dire qu’il s’en passe des choses depuis quelque temps maintenant entre sa perte de mémoire, cette attaque-surprise, cette visite à la boutique… Il est tout à fait normal à mon sens que je ressente le besoin d’être en sécurité surtout quand il est absent. Sa nouvelle question ne me laisse pas perplexe et l’étincelle qui illumine mon regard dévoile le fond de ma pensée et je suis certaine qu’il sait parfaitement le fond de celle-ci alors je me décide à lui en faire part << Ce que je sais c’est que je suis en mesure de faire en sorte qu’ils nous foutent la paix ! >>. Il s’approche de moi et sa remarque me fait lever un sourcil << Hors de question ? >> l’envie de lui rappeler qu’il n’est pas mon père me pique sévèrement, mais je retiens mes paroles << Je pense être largement assez grande pour savoir, si oui ou non j’ai envie d’avoir une arme sur moi >>. Je n’aime pas qu’on me dise ce que je dois faire surtout en mettant une forme d’interdiction et il est le mieux placé pour le savoir, mais je sais qu’il ne dit pas cela en mal et qu’il cherche simplement à me protéger sauf que l’interdit et l’autorité ça a bouffé une partie de ma vie. Je l’écoute me dire qu’il sait, mais en réalité je pense qu’il ne sait rien, rien à ce que je peux ressentir actuellement, je serre les dents, mais je finis par lui dire << Mais tu ne sais rien Sohel, je ne veux pas le menacer pour des explications je sais parfaitement qu’appart des mensonges et du venin rien d’autre ne sortira de sa bouche ! Je veux qu’il crève ! Qu’il ressente ce que je ressens chaque matin quand j’ouvre les yeux ! >> les larmes me montent aux yeux et j’ajoute toujours aussi froidement << Je veux qu’il arrête d’avoir ce pouvoir sur ma vie ! Notre vie ! >> . J’inspire, j’ai la sensation de devenir folle, mais c’est la colère présente en moi actuellement qui me contrôle d’où pourquoi je ressens ce genre de chose actuellement, je secoue la tête << Tu ne viens pas avec moi ! Tu es flic, tu as trop à perdre et il n’a pas besoin de savoir que nous avons eu la chance de nous retrouver ! >> je connais mon père, il est capable après ma visite, si jamais je n’ai pas les corones pour lui arracher la vie, il est capable de détruire Sohel et cela je ne le permettrais pas. Je finis par passer une main sur mon visage et j’ajoute << Notre fille ferait mieux de ne pas me rencontrer pour sa sécurité… Si mon père m’a menti toutes ses années, ce n’est pas pour d’un coup la laisser revenir dans ma vie comme une fleur So ! Soit elle est dans le coup soit il la fait surveiller de loin, mais je ne vois pas pourquoi il aurait pris soin de la faire passer pour morte pour ensuite la laisser vivre sa vie ! Ce n’est pas cohérent et on le sait toi comme moi, mon père n’est pas le genre d’homme à être incohérent ou illogique ! >>. Je rejoins mon sac où je fous mon passeport avec cette idée d’aller retrouver l’homme qui me détruit depuis que je suis née, tout en fermant mon sac j’ajoute << On a déplacé notre fille jusqu’ici on a pleurer en voyant son cercueil rejoindre la terre de Vegas Sohel… À chaque fois que je pense avancer, à chaque pas que je fais un pas, il me bousille d’une manière comme d’une autre malgré les kilomètres qui nous séparent. Je ne peux pas continuer comme ça… Avec cette peur constante qu’il se cache quelque part pour me détruire, te détruire… Et maintenant notre fille et >> ma main se pose sur mon ventre et je déglutis sentant réellement une émotion de tristesse m’envahir << S’il te plait ne me juge pas >>.